Ordonnés en 2025 (4/5) : entretien avec Monsieur l’abbé Jeison Casalinas

Le sacrement de l’Ordre confère une mission unique dans l’Église : celle de servir le peuple de Dieu à la suite du Christ, Bon Pasteur.
Au lendemain des ordinations sacerdotales, nous avons recueilli le témoignage des cinq nouveaux prêtres de l’Institut du Bon Pasteur que nous vous partagerons tout au long de l’été.
Chacun évoque avec simplicité et profondeur le chemin parcouru, les années passées au séminaire Saint-Vincent-de-Paul, la grâce reçue, et la mission qui commence.
Entretien aujourd’hui avec Monsieur l’abbé Jeison Casalinas

– Comment est né votre désir de devenir prêtre ?

Bien que je n’en aie pas été conscient à ce moment-là, je crois que ma vocation est née pendant les après-midis que je passais à réciter le chapelet avec mon parrain. J’avais environ 10 ans. À 15 ans, j’ai fait ma première communion et ma confirmation. Invité à rejoindre un groupe de jeunes et à participer aux missions paroissiales de Noël, je me suis peu à peu laissé prendre par la vie de paroisse. Le dévouement et la générosité de mon curé m’ont beaucoup marqué. J’ai vite compris que j’étais fait pour servir le Seigneur.

– Quel a été votre parcours avant de rentrer au séminaire ?

Mon parcours a été un peu long. Entré au petit séminaire à 15 ans, j’ai travaillé dans un bureau après avoir décroché le bac. J’ai ensuite fait un séjour d’un an au noviciat, chez des religieux, puis une faculté d’économie pour enfin me retrouver à Courtalain. J’ai compris comment le bon Dieu, après m’avoir fait traverser plusieurs situations, m’avait préparé une maison, une famille et une mission qui remplissent les désirs de mon cœur.

– Pourquoi avez-vous choisi de venir étudier au séminaire Saint-Vincent-de-Paul ?

Après avoir rencontré beaucoup de prêtres et de séminaristes, je suis arrivé à la conclusion que ce que je voulais, ce dont j’avais besoin si je voulais être un prêtre utile à Dieu, à l’Eglise et aux âmes, c’était une formation solide et traditionnelle. Ce dont j’avais besoin c’était la Messe Traditionnelle et une formation qui s’en imprègne.

– Avez-vous une citation qui vous inspire particulièrement dans votre quotidien ?

Il y deux phrases sur lesquelles je reviens souvent, l’une du bienheureux Edouard Poppe « Plutôt mourir que servir Dieu à moitié », l’autre de Guynemer « Tant que l’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné ».

– Qu’est ce qui vous a le plus marqué le jour de votre ordination ?

Le moment qui m’a le plus touché c’est celui de la prostration. Nous étions par terre, le visage contre le sol, conscients de notre néant devant Dieu pendant que les chantres entonnaient la litanie des saints. Elle nous rappelait ce que Dieu est capable de faire avec la poussière que nous sommes, si l’on se met entièrement dans ses mains et que l’on se laisse façonner selon sa Volonté.

– Quel aspect de la vie de prêtre vous réjouit le plus ?

En plus de la célébration de la Sainte Messe, où le Cœur du Christ s’unit d’une façon toute particulière au cœur du prêtre, l’aspect qui me réjouit le plus dans mon tout nouveau sacerdoce, ce sont les bénédictions que les gens me demandent et que j’ai la joie de leur donner. Mes mains, mains d’un homme pécheur et qui un jour retourneront à la poussière, constituent un pont entre le ciel et la terre. Un pont par lequel les bénédictions divines descendent ici et maintenant, vers un monde bouleversé par le péché et le mal.

– Que diriez-vous aux jeunes qui hésitent à se tourner vers le sacerdoce ?

Faire des calculs, c’est pour les lâches. La plupart de nos hésitations viennent de nos calculs, de mettre la Volonté de Dieu et ses plans pour nous sur une balance avec nos plans. C’est croire que nous pouvons nous faire une vie plus heureuse et plus passionnante que celle que Dieu peut nous offrir. Et c’est faux. Il faut demander avec insistance au Seigneur quelle est sa volonté sur notre vie. Sans calculs, sans conditions. Demander, se mettre à l’écoute de Dieu avec l’aide d’un guide, un père spirituel, et ne pas lâcher jusqu’à obtenir une réponse. Dieu n’omet jamais de répondre à une question posée avec générosité et amour. Dieu ne nous décevra jamais. La vie qu’Il est disposé à nous offrir quand Il nous appelle est au-delà de tout ce dont nous aurions pu rêver.

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