Le sacrement de l’Ordre confère une mission unique dans l’Église : celle de servir le peuple de Dieu à la suite du Christ, Bon Pasteur.
Au lendemain des ordinations sacerdotales, nous avons recueilli le témoignage des cinq nouveaux prêtres de l’Institut du Bon Pasteur que nous vous partagerons tout au long de l’été.
Chacun évoque avec simplicité et profondeur le chemin parcouru, les années passées au séminaire Saint-Vincent-de-Paul, la grâce reçue, et la mission qui commence.
Entretien aujourd’hui avec Monsieur l’abbé Julio Guerra.
– Comment est né votre désir de devenir prêtre ?
Même si j’ai grandi dans une famille catholique, mon désir de devenir prêtre est né lorsque j’ai recommencé à pratiquer ma Foi et, surtout, lorsque j’ai découvert la messe traditionnelle. Celle-ci m’a révélé la grandeur du sacerdoce et a éveillé en moi le désir ardent de servir Jésus-Christ dans son Église.
– Quel a été votre parcours avant de rentrer au séminaire ?
Après mon lycée j’ai commencé des études de chimie à l’université fédérale. Puis, j’ai travaillé, d’abord comme vendeur de produits chimiques, puis comme fonctionnaire public dans un bureau du gouvernement. C’était un bureau chargé d’aider les régions les plus pauvres du Brésil, en Amazonie, grâce à des réductions d’impôts, des aides dans l’accès à l’éducation, etc… Cette joie d’aider les autres était pourtant incomplète… Il me semblait indispensable d’aider aussi au niveau surnaturel : enseigner et prêcher l’évangile et ouvrir aux gens les trésors du ciel, que « la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent ».
– Pourquoi avez-vous choisi de venir étudier au séminaire Saint-Vincent-de-Paul ?
J’ai choisi le séminaire Saint-Vincent-de-Paul parce que nous y sommes formés à la philosophie et la théologie de saint Thomas d’Aquin et parce que la messe traditionnelle y est le fondement de nos journées et de toute notre vie. L’exemple des prêtres que j’ai connus m’a aussi montré les bons fruits d’une telle formation.
– Qu’est-ce qui vous a le plus marqué le jour de votre ordination ?
Le jour de mon ordination, j’ai été marqué par le moment de l’imposition des mains. C’est là que j’ai compris que je serai désormais prêtre de Jésus Christ, et cela pour l’éternité. Il m’avait choisi depuis toute éternité pour être un de ses amis les plus proches : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père ». Quelle grâce et quelle joie ; en plus, c’était aussi le jour de mon anniversaire… C’était le meilleur cadeau que je puisse recevoir !
– Quel aspect de la vie de prêtre vous réjouis le plus ?
Après un peu plus d’un mois, je peux dire qu’il n’y a pas de plus grande joie que de célébrer la messe tous les jours ! Par la grâce de Dieu, je renouvelle chaque jour le sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ : c’est l’acte le plus sublime qu’un homme puisse faire sur Terre. Il me rappelle aussi que je dois correspondre à cette grâce avec un don total de moi-même pour le Christ et pour les âmes. Avec la messe, je rajoute les sacrements, spécialement la confession ! Tant d’âmes qui ont besoin de la miséricorde de Dieu dont je suis maintenant un ministre !
– Quelle va être votre mission ces prochains mois ?
J’ai été nommé à São Paulo, au Brésil, pour y étudier le droit canonique et pour travailler comme économe du district d’Amérique Latine. C’est pour moi une grande joie et j’ai hâte de commencer mon travail. Bien évidemment, j’espère aider les fidèles de cet apostolat à grandir dans la Charité et cheminer avec eux vers notre patrie céleste. J’espère enfin pouvoir répéter, à la fin de ma vie, ce qu’a dit Notre Seigneur : « Ceux que tu m’as donnés, je n’en ai pas perdu un seul »
– Que diriez-vous aux jeunes qui hésitent à se tourner vers le sacerdoce ?
Regardez la croix ! Devant un tel amour comment ne pas répondre avec ardeur ? Même si cela nous coûte et nous paraît difficile, nous sommes toujours aidés de la grâce. Dieu est toujours présent et fidèle même dans les moments les plus difficiles. N’ayez pas peur ; voyez bien que plus que jamais l’Église a besoin de saints prêtres ! Allez vers Celui qui seul peut combler votre cœur comme dit Saint Augustin : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ».